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13/05/2013

Yves Navarre

littérature; roman; livresYves Navarre, Le coeur qui cogne (Flammarion, 1974 et LGF, 1980 - épuisés)

La famille Dauzan se réunit le temps d'un week-end au Rivier, douze ans après la mort du fils aîné. Autrefois lieu des réunions familiales épanouies, qu'en reste-t-il, sinon un théâtre d'ombres où la maladresse des uns et des autres fait mal. Une peinture acide de la bourgeoisie et des apparences trompeuses qui n'est pas sans rappeler l'univers de François Mauriac.

Disponible en version intégrale sur www.yves-navarre.ch au format PDF

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23/04/2013

David Foenkinos

9782070126415.gifDavid Foenkinos, La délicatesse (Gallimard, 2009)

Une petite merveille que ce court roman, délicat et grave comme un film de François Truffaut. Chronique de la reconstruction de Nathalie après l’accident mortel de son mari, ce texte baigne dans une atmosphère douce traversée d’observations subtiles et justes sur la solitude intérieure, les émotions qui vont leur chemin plus vite que les mots et la renaissance amoureuse qui prend le visage que l’on n’attendait pas. Une fraîcheur bienvenue dans le monde des lettres francophones !

également disponible en format de poche (coll. Folio/Gallimard, 2011)

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17/04/2013

Elizabeth George

anatomie-d-un-crime.jpgElizabeth George, Anatomie d'un crime (Presses de la Cité, 2007) 

 

Une fois de plus, Elizabeth George prend le lecteur par surprise et l’entraîne où il ne voudrait peut-être pas aller.Elle en décevra plus d’un – à tort ! - dans ce drame dont les héros de la série, Thomas Lynley et Barbara Havers sont absents, sauf cette dernière, dans les dernières pages de l’histoire. Le fil conducteur de son nouveau roman est l’image finale,  terrible et déconcertante de Sans l’ombre d’un témoin - il est indispensable de le lire avant de découvrir ce nouvel opus – qui nous a laissé sous l’emprise d’une terrible tristesse. Vu de l’intérieur, sous l’angle du coupable cette fois-ci, nous suivons le parcours de Joel Campbell depuis l’âge de douze ans jusqu’au jour de ce meurtre inexpliqué à la fin du précédent roman. Moins policier sans doute que tous ses autres livres, Anatomie d’un crime est davantage une radiographie sombre et désenchantée sur l’inégalité des chances, les comportements de survie face à la violence ou au mal, les compromis et les dérives de destins brisés qui, immanquablement, conduisent à la perte de la dignité et à la tragédie. La plus subtile et profonde analyse psychologique d’Elizabeth George à ce jour !


Egalement disponible en coll. de poche (Pocket, 2008)

00:05 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

16/04/2013

Elizabeth George

9782258063303.gifElizabeth George, Sans l'ombre d'un témoin (Presses de la Cité, 2005)

Lynley et Barbara Havers doivent résoudre une enquête particulièrement délicate, avec l’aide de Saint James, dont un souci – non des moindres – est une nouvelle fois un conflit ouvert avec les instances dirigeantes de la police. Comme toujours chez Elizabeth George, ce roman met en scène les implications politiques ambiguës du Yard en la personne du lieutenant Nkata, censé servir de bouclier face à l’opinion publique. Conduite de main de maître, cette intrigue joue avec les nerfs du lecteur jusqu’au bout et s’achève par un coup de théâtre. Du grand art!

Egalement disponible en coll. de poche (Pocket, 2010) 

07:42 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

11/04/2013

Assia Djebar

littérature; roman; livresAssia Djebar, Ombre sultane (Albin Michel, 2006)

 

Hajila et Isma se sont retrouvées épouses du même homme. Tout les oppose : La première, instinctive, venue d’un bidonville d’Alger et mariée sans son accord, voit son plaisir dans la transgression, quand elle retire son voile dans un jardin public ; la seconde, intellectuelle, refuse de perpétuer des traditions conservatrices et revient au pays pour obtenir la garde de sa fille. Pourtant aucune des deux ne parvient à déchirer le voile qui les étouffe. Une évocation de deux univers, avec sensibilité et sans jugement.


également disponible en livre de poche (LGF, 2008)

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04/04/2013

François Mauriac

Francois Mauriac 2.jpgFrançois Mauriac, Le noeud de vipères (Coll. Livre de poche, 2006)

 

Vieil avare qui veut se venger des siens en les déshéritant, Louis se justifie dans une sorte de confession qu'il destine à sa femme: elle le précède dans la mort. Dépossédé de sa haine et détaché de ses biens, cet anti-clérical sera touché, par la lumière, in articulo mortis.


Outre une peinture au vitriol de la bourgeoisie, ce roman est le journal d’un homme à la fin de sa vie. Respecté – à peine – pour sa réussite sociale, même des siens et détesté par les autres, il se révèle peu à peu attachant, libéré, humain. Un chef d’œuvre de Mauriac qui résiste à plusieurs lectures, au fil des années.

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23/03/2013

César Aira

Bloc-Notes, 23 mars / Thonon-les-Bains

Cesar Aira.jpg

Le 31 décembre au matin, les Pagalday visitèrent en couple l'appartement, qui leur appartenait déjà, sur le chantier de la rue José-Bonifacio, au numéro 2161, en compagnie de Bartolo Sacristan Olmedo, le paysagiste qu'ils avaient engagé afin de disposer les plantes sur les deux vastes balcons de l'appartement, en façade et côté cour.

Ainsi commence cet étonnant roman de César Aira où, passées ces premières lignes de facture classique, nous allons être constamment surpris - dans la forme et dans le style - par cette histoire qui nous met en présence des propriétaires, de leurs enfants, des ouvriers de chantier, du concierge de cet immeuble de luxe inachevé, au sommet duquel, sur la terrasse, ils ont décidé de fêter ensemble, le passage à la nouvelle année. Aucun de ces personnages, à l'exception de Patri, la fille aînée des Vinas, ne s'impose durablement au récit. Nous suivons les instants saisis au vif de leurs rencontres imprévues: un lot de situations, de plaisanteries, de réflexions, de banalités puisées dans leur existence ordinaire.

Mais où donc César Aira a-t-il décidé de nous embarquer avec cette histoire sans véritable point d'ancrage, dépourvue d'intentions, de signes, d'arrières-pensées? Le titre du roman, Les fantômes, en livre la clef principale, car cet immeuble de la rue José-Bonifacio est habité... par des fantômes, entièrement nus, que seuls les membres de la famille Vinas peuvent voir! 

Et voici que ces fantômes, facétieux, s'invitent à la fête - peut-être même en sont-ils les instigateurs? - trouvant en la personne de Patri, un écho, sinon un courant de sympathie: Arrêtez-vous! hurlait son âme, ne partez jamais plus! Elle voulait les voir ainsi pour l'éternité, même si l'éternité devait durer un instant, et surtout si elle durait un instant. Elle ne concevait pas l'éternité d'une autre façon. Viens, éternité, viens, et sois l'instant de ma vie! s'exclamait-elle pour elle-même... Un monde dont il lui semble faire partie, au contraire de celui des siens. Et cette aventure, jusqu'où la conduira-t-elle? A attirer les fantômes dans sa propre réalité ou, au contraire, les rejoindre dans une irréalité apparente et inexpliquée, par un de ces caprices du destin?

Elle mettait la meilleure volonté du monde, appelait l'imagination à son secours, à ses dons de créatrice sauvage, naïve si l'on veut, et elle parvenait toujours à la même conclusion: un sourire mystérieux que dessinaient les lèvres des fantômes. C'était une espèce de fatalité qui surgissait du fond d'elle-même, de son scepticisme: le sourire mystérieux comme fin, comme barrière infranchissable.

Comme les auteurs argentins excellent souvent à cet exercice - chez Ernesto Sabato, par exemple - nous naviguons constamment entre le réel et le fantastique dans Les fantômes, sans véritables repères. Une démarche délibérée de César Aira qui, au détour de ces êtres transparents et familiers à la fois, nous parle des classes moyennes, de l'argent - cette seule virilité qui compte en Argentine -, du rêve, de littérature ou de philosophie. Un roman qui ressemble à une route inachevée dont chaque segment, ainsi que dans l'immeuble de la rue José-Bonifacio, interpelle, désarçonne, interroge nos certitudes en péril: Une personne peut n'avoir jamais pensé, pas une seule fois dans sa vie, elle peut sembler être un ensemble désorganisé de tremblements et de passions futiles, passagères, et cependant à n'importe quel moment, sur demande, peuvent naître en elle les idées les plus subtiles qu'ont eues un jour les plus grands philosophes. Ce qui semble si paradoxal se passe tous les jours.  

Ne cherchez pas dans ce livre une explication aux fantômes: vous n'en trouverez pas. Pour les uns, ils seront sans doute le fruit de notre imagination; pour d'autres, les témoins de nos vies minuscules dans un univers de béton dissocié du passé ou les silhouettes mélancoliques d'un espace - la proximité? l'éternité? - qui n'a plus cours. Et vous, qu'en direz-vous?

Les fantômes de César Aira, est l'un des romans les plus singuliers de ce printemps, comme un miroir qui saurait, à l'envers des 155 pages de ce livre, modifier notre centre de gravité.

Il est faux que, comme on le disait, les morts se transformaient en étoiles: c'était le contraire...

César Aira est né en 1949 dans la province de Buenos Aires. Après la disparition de Roberto Bolano, il est considéré comme l'un des écrivains sud-américains les plus importants. Les fantômes est le seixième de ses ouvrages traduits en langue française. Parmi ses oeuvres majeures, peuvent être cités Un épisode dans la vie du peintre voyageur (André Dimanche, 2000), Varamo (Bourgois, 2002), La preuve (Bourgois, 2008) et Anniversaire (coll. Titres/Bourgois, 2011).  

César Aira, Les fantômes (Bourgois, 2013)

traduit de l'argentin par Serge Mestre

00:05 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Littérature étrangère, Littérature sud-américaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

17/03/2013

Vendanges tardives - De l'écrivain

Un abécédaire: E comme Ecrivain

220px-Jean-Pierre_Rochat.jpg

Là, Fred, tu as mis dans le mille en glissant dans ma besace le bouquin de Jean-Pierre Rochat, L'écrivain suisse allemand. D'abord parce que le visage de l'auteur me plaît: dans son oeil l'acuité d'un aigle et la tendresse silencieuse d'un amoureux des espaces entre plaine et montagne. Ensuite, il est écrivain et paysan, habite à la Bergerie de Vauffelin, dans le canton de Berne. De quoi me sentir d'emblée proche de son univers, moi qui pendant une cinquantaine d'années, n'ai connu et loué que les bonheurs de la ville avant de me retirer à la campagne, progressivement, loin du tumulte assourdissant des architectes du temps présent et comme soudé au fil des ans aux amis connus et inconnus de mes origines, épris de la terre, de valeurs simples, intemporelles, dont une qualité de regard et d'écoute suffit à débroussailler en moi tant de mots inutiles, d'air rarefié, d'ancrage souvent artificiel dans un réel qui me dépasse.

Roman court - le neuvième ouvrage de cet auteur - L'écrivain suisse allemand vient bouculer l'appréhension du monde et des autres chez un paysan de montagne devenu son ami, prétexte à nous parler de sa terre ingrate, familière et indomptable à la fois. Tiens, par exemple: C'était un jour chaud et lourd avec un effet loupe sur le panorama, à portée de main semblait-il. C'est à crever de beauté, on a beau s'empiffrer, il reste des morceaux de partout. Nous sommes nous-mêmes de petits dieux à vivre ici en haut. C'est grandiose, ça ne marche pas chaque fois, par temps couvert c'est renvoyé, ou d'autres fois on est pas sensibles, on s'en fout, le panorama n'a plus de relief. On pense à autre chose pendant qu'on s'élève. On cherchait l'eau du glacier. Il ajoute, un peu plus loin: Ma liberté, c'est ma foi en la montagne.

Histoire d'une amitié, L'écrivain suisse allemand parle bien sûr aussi de lecture et d'écriture: Le goût des livres, je disais, je les ai tous lus la nuit, des fois même à la bougie. Fatigué j'ai toujours été, mais je prenais un peu de fatigue, mélangée à l'histoire, elle réveille l'imaginaire, enfin des livres, des pages, des gros doigts de paysan. Ami de l'esprit, j'étais en phase de rémission de lecture quand l'écrivain suisse allemand est arrivé pour organiser ma rechute, l'institutrice m'envoyait plus de livres depuis sa maison de retraite, elle n'était pas ma seule source, mais les autres aussi tarissaient, mangées par l'agriculture, par le travail, par la marche infinie en montagne. L'écrivain m'avait dit: quoi, tu lis plus? Comme si j'étais son vieux copain, et il m'a refilé des vieux bouquins en français qu'il avait ramenés dans une caisse et qui était la base de l'édifice. De grands classiques écrits en petits caractères qui s'illuminent quand on persévère. J'aurais pu être un illettré et revendiquer mon illettrisme comme on est tenté de le faire en passant à côté d'un truc, l'écrivain est arrivé à point pour réveiller une passion moribonde, une double vie, une maîtresse en cavale.

Tout dans ce livre respire l'odeur du bon vieux bois de pin, des fromages de l'Alpe et des femmes: celles du paysan et de l'écrivain, la biographe, le souvenir truculent de la femme du boucher! Mais tu as raison, ce roman n'est pas une carte postale pour touriste amateur de fondues et de parcours flechés. Pas le moins du monde. Plutôt une magie qui fait que tu entres dans le tableau que brosse Jean-Pierre Rochat; tu apprends à respirer à son rythme, à partager sa cigarette à l'aube ou son mulet qui s'arrête à la montée.

Drôle, poétique, tendre et sensuel, ce petit bouquin qui tient dans la poche intérieure de ma veste, est ma joie de ce jour...

Jean-Pierre Rochat, L'écrivain suisse allemand (D'Autre Part, 2012)

11/03/2013

Philippe Besson

9782264046871.gifPhilippe Besson, Se résoudre aux adieux (Coll. 10/18, 2008)

 

Clément l'a quittée. C'était il y a quelques semaines. Après avoir cherché refuge dans l'isolement et le silence, elle a choisi de partir. Et de lui écrire. De Cuba, de New York, de Venise, de longues lettres auxquelles il ne répond jamais. Seule en ces terres étrangères, elle tente par les mots d'échapper au chagrin, aux questions, aux souvenirs. De l'espoir, encore, au renoncement, déjà, elle vacille entre un passé qui s'évanouit et un avenir qui se dérobe...


L’auteur de L’arrière-saison nous revient avec ce texte intimiste, récit sous forme épistolaire d’une femme abandonnée par son amant, sauvée par l’écriture. Plus solaire que dans ses romans précédents, Philippe Besson nous expose le deuil amoureux avec une sensibilité généreuse, discrète, et le vécu quotidien de son personnage sonne juste, avec ses hauts et ses bas qui nous invitent à découvrir et intégrer cette histoire avec infiniment de plaisir.

07:29 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

18/02/2013

Frédérique Deghelt

littérature; roman; livresFrédérique Deghelt: La nonne et le brigand (Actes Sud, 2011)

Le thème de l'identité féminine est une nouvelle fois à l'honneur au coeur de ce roman, comme c'était déjà le cas avec ce petit chef d'oeuvre, La grand-mère de Jade, publié par le même éditeur en 2009, mais par le biais d'une intrigue très différente, ce qui n'est pas le moindre des mérites de son auteur.

Dans La nonne et le brigand, nous suivons deux histoires qui vont s'imbriquer l'une dans l'autre. Au début du livre, celle d'une femme mariée, Lysange, chercheur au CNRS, dévorée par la passion éprouvée pour un autre homme, Pierre. Puis, remontant le temps - près de 50 ans plus tôt - apparaît Soeur Madeleine, la petite soeur de Lysange partie en mission au Brésil, à travers un Journal découvert par cette dernière.

L'une libertine, sensuelle, moderne; l'autre vouée à Dieu, fidèle, au service des autres. Laquelle est prisonnière? Laquelle est libre? Tout n'est pas aussi simple car - sans vous révéler la trajectoire de ces deux soeurs - toutes les deux connaissent, chacune à sa manière, le doute, l'imprévu, le trouble, la fragilité des certitudes. Frédérique Deghelt, une fois encore sonde avec beaucoup de finesse l'intimité de ses deux héroïnes qui, par des voies différentes, opposées en apparence, partagent le même amour du dépassement et de l'absolu. Des mots ciselés à l'ancienne et pourtant si bien intégrés dans notre époque, c'est là toute la résonance affective de cet auteur qui s'accroche à nos pas et ne nous lâche plus...  

Quand tu regardes le monde, tu crois qu'il est comme toi, violent et condamné. Tu oublies la grâce des contraires.

également disponible en format de poche (coll. Babel/Actes Sud, 2013)

07:53 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |